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de la philosophie naturelle ; sans une telle collection toute espérance seroit vaine.

XCVIII.

Dans cette collection de faits, qu’on a tirée des arts méchaniques et qui semble si riche, nous découvrons, nous, une grande pauvreté par rapport à cette sorte de faits qui peuvent procurer à l’entendement les meilleures informations. L’artisan ne se soucie guère de la recherche de la vérité ; il ne tend son esprit et n’étend la main que sur ce qui peut lui être de quelque service dans sa profession. Le seul temps où l’espérance de voir les sciences avancer à grands pas, pourra passer pour bien fondée, sera celui où l’on aura l’attention de joindre et d’agréger à l’histoire naturelle une infinité d’expériences qui, bien que n’étant par elles-mêmes d’aucun usage, ne laissent pas d’être nécessaires pour la découverte des causes et des axiomes ; expériences que nous quali-