Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/462

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duite à imaginer des moyens pour mêler très exactement et lier très étroitement, avec une certaine quantité de salpêtre, une quantité plus grande de substances très combustibles qui, en s’enflammant subitement, pussent la faire décrépiter ou détonner toute à la fois. Mais ceci n’est encore qu’un exemple. Généralisons. Les élémens les plus simples de la matière se meuvent et se croisent sans cesse, selon toutes les directions possibles, dans le vaste océan de l’espace, où tous les passages leur sont ouverts, même à l’intérieur des composés divers ; les interstices (ou pores) que laissent entr’elles les parties solides de ces composés, formées par l’assemblage et la cohérence d’un certain nombre de ces élémens, étant nécessairement plus grands que ces élémens pris un à un. Ces élémens se meuvent ainsi jusqu’à ce que, venant à rencontrer d’autres élémens avec lesquels ils ont de l’affinité, ils s’unissent avec eux, etc. Donc ces élémens sont par-tout, et se trouvent combinés en différentes proportions, dans Les différens composés. Donc les qualités ou propriétés simples, primitives et radicales de la matière, inhérentes à ces élémens, éternelles et immuables comme eux, sont aussi par-tout et en différentes proportions dans les différens composés ; et les propriétés apparentes, sensibles, de ces composés, ne sont que des combinaisons de ces propriétés élémentaires. Donc