Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/470

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naturelle, parce qu’y ayant ajouté foi trop aisément, on n’a pas eu la précaution de les vérifier, cet inconvénient est d’autant plus léger, que, redressé peu de temps après par la connaissance des causes et des axiomes, on est à même d’effacer ou de corriger ces petites erreurs. Il faut convenir pourtant que si, dans une histoire naturelle, ces fautes étoient considérables, fréquentes, continuelles, il n’y auroit ni art assez puissant, ni génie assez heureux pour les corriger entièrement. Si donc, dans notre histoire naturelle, vérifiée et rédigée avec tant de soin, de scrupule, je dirois presque, de religion, il s’est glissé quelque peu d’erreur ou d’inexactitude ; que faut-il donc penser de l’histoire naturelle ordinaire qui, en comparaison de la nôtre, a été composée avec tant de négligence et de crédulité ; ou de la philosophie et des sciences fondées sur ces sables mouvans ? Ainsi ces légères erreurs de notre histoire naturelle ne doivent point inquiéter.