Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/488

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là, d’après les suggestions de sa propre et seule raison. Or, ce but, il est impossible d’y arriver, si l’on ne sait analyser l’univers, le disséquer, pour ainsi dire, et en faire la plus exacte anatomie. Quant à ces petits mondes imaginaires, et singes du grand, que l’imagination humaine a tracés dans les philosophies, nous déclarons sans détour qu’il faut les effacer entièrement, Que les hommes conçoivent donc une fois (et c’est ce que nous avons déjà dit), quelle différence infinie se trouve entre les fantômes de l’entendement humain et les idées de l’entendement divin. Les premiers ne sont autre chose que des abstractions purement arbitraires : au lieu que les dernières sont les vrais caractères du Créateur de toutes choses, tels qu’il les a gravés et déterminés dans la matière, en lignes vraies, correctes et déliées. Ainsi, en ce genre comme en tant d’autres, la vérité et l'utilité ne sont qu’une seule et même chose ; et si l’exécution, la pratique doit être plus esti-