Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/8

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qui servit autrefois à disputer sur certains bancs, que nous avons renversés avec les docteurs pour et contre, mais celle qui sert à voir mieux de loin que les autres ne voient de près, et à devenir sage aux dépens d’autrui, ou à rendre les autres sages à ses propres dépens : en un mot, celle qui, ayant pour objet la recherche des causes, ou, ce qui est la même chose, celle des moyens, tend ainsi à resserrer l’empire du hazard et à étendre l’empire de l’homme sur la nature et sur lui-même. Car ce qui, dans la théorie, est un principe énonçant une cause qui produit un effet souhaité, devient, dans la pratique, par un simple changement d’expression, une règle indiquant un moyen qui conduit au but proposé, et répondant à cet effet. Une bonne logique est tout à la fois une sorte de microscope et de télescope. Le microscope, c’est l’analyse qui met en état de découvrir et de voir distinctement les plus petits objets et les plus petites parties des grands objets. Le téles-