Page:Bacon - Œuvres, tome 4.djvu/98

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mencer par mettre, pour ainsi dire, de niveau l’aire de l’entendement humain, en le débarrassant de toutes les opinions et les méthodes reçues ; puis tourner l’esprit de la manière convenable vers les faits qui doivent l’éclairer ; enfin, lorsqu’il est suffisamment préparé, lui présenter ces faits.

Or, la partie destructive, qui est la première de notre division, se subdivise en trois autres répondantes aux trois espèces de fantômes qui assiègent l’esprit humain. En effet, ce sont ou des fantômes venus du dehors, dont les uns, originaires des différentes doctrines ou sectes philosophiques, s’étant établis dans l’esprit humain, l’ont comme envahi ; et les autres tirent leur origine des fausses méthodes de démonstration, ou des fantômes innés et comme inhérens à la substance même de l’entendement. Car, semblable à un miroir courbe dont la surface fléchissant les rayons qui des objets viennent la frapper, change les images de ces derniers, en raison de cette