Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/102

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de la lune, réunis à l’aide du miroir brûlant, fussent projetés sur la partie supérieure d’un verre de cette espèce, et alors voir s’il en résulteroit quelque foible degré de chaleur qui fit baisser l’eau[1].

  1. C’est aussi ce qu’on a fait depuis, et peut-être d’après cette indication. Mais ayant réuni les rayons de la lune à l’aide de miroirs concaves et fort grands, et fait tomber ces rayons sur la boule d’un thermomètre très sensible, on n’a pu apercevoir aucun mouvement dans la liqueur ; ce qui n’est pas fort étonnant : car, en premier lieu, la surface de la lune est un miroir convexe, qui rend divergens les rayons qu’il réfléchit. En second lieu, les inégalités de la surface de la lune, comme on peut s’en assurer à la vue simple, sont beaucoup plus grandes que celles de la surface de la terre, qui, à la distance où ces deux planètes sont l’une de l’autre, ne seroient presque pas sensibles : nouvelle cause de la dispersion des rayons du soleil. Ainsi la lune est un miroir encore plus mauvais que la terre. Or, on sait qu’à une lieue de la surface de la terre et sous tous les climats, il règne un froid glacial. Ainsi, à 80 ou 90 mille lieues de la lune, les rayons solaires que cette planète a réfléchis, ne doivent pas produire une chaleur bien forte.