Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/14

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suffisantes, pour parvenir à une science réelle, à une science vraiment active. Mais, en parlant ainsi, nous sommes loin d’oublier que nous avons eu soin (aphorisme LI) de relever et de corriger l’erreur où tombe souvent l’esprit humain, en déférant aux formes le principal rôle dans l’essence[1]. Car, quoiqu’à proprement parler, il n’existe dans la nature que des corps individuels, opé-

  1. Dans les différentes éditions latines, on trouve des variantes sur cette phrase ; mais la meilleure de toutes est encore un galimathias ; car, d’après les définitions de Bacon, la forme et l’essence n’étant qu’une seule et même chose ; savoir, ce qui constitue le sujet en question et lui est essentiel ; elles ne peuvent être regardées comme le tout et sa partie. Mais cet écrivain ne peut se résoudre à exprimer sa pensée naturellement, et à n’employer, dans la physique et la métaphysique, que le style propre et simple, le seul qui convienne à ces sciences sévères : voici ce qu’il vouloit dire. L’erreur où tombe souvent l’esprit humain, en réalisant, par supposition, des formes purement abstraites, idéales et imaginaires ; traduction justifée par le sens très clair de l’aphorisme cité.