Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/48

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Quant aux idées, j’ignore si elles sont obscures pour les hommes attentifs (*) ; mais je dis qu’elles sont utiles, nécessaires mème, et que ceux qui sont dans l’usage de s’en passer, n’ont en cela d’autre mérite que de ne pas sentir cette nécessité, Or, voici en quoi elle consiste. S’il vous importe d’obtenir fréquemment un certain effet, il vous importe donc de connoître un moyen nécessaire et suffisant pour produire à volonté cet effet. Or, ce qui est moyen dans la pratique, étant cause dans la théorie, comme l’observe Bacon lui-même (L. i, aph. iii), il s’ensuit que, si vous pouvez découvrir la cause nécessaire et suffisante de cet effet, vous connoîtrez, par cela seul, un moyen nécessaire et suffisant pour le produire à volonté.

Ces principes une fois établis, supposons qu’il s’agisse de savoir si la réunion des sept rayons primitifs de la lumière est la véritable forme de la couleur blanche, comme l’a prétendu et même démontré le grand Newton ; si l’on peut prouver que, par-tout où se trouve la couleur blanche, se trouvent aussi les sept rayons réunis, il sera prouvé que la réunion des sept rayons primitifs est cause né-

*. Ce qu’on trouvoit obscur en allant trop vite, on le trouve clair en allant doucement ; et ce qui paroissoit difficile à une première lecture, paroît facile à une seconde, où à une troisième, où à une centième, s’il le faut.