Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/49

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cessaire de cette couleur ; et si l’on parvient à prouver que, partout où les sept rayons se trouvent réunis, se trouve aussi la couleur blanche, il sera démontré que la réunion des sept rayons primitifs est cause suffisante de cette couleur. Ces deux propositions une fois bien établies par l’expérience et l’observation, il s’ensuivra que la réunion des sept rayons primitifs est tout à la fois la cause nécessaire et suffisante, c’est-à-dire, la véritable forme de la couleur blanche.

Et il s’ensuivra aussi que, dans la pratique, il est impossible d’obtenir la couleur blanche, partout où les sept rayons primitifs ne sont pas réunis et que, par-tout où ils se trouvent réunis, bien mélés, il est impossible d’obtenir toute autre couleur que la blanche.

Cela posé, armé d’un prisme de crystal et d’une fort grande lentille (ou loupe) si j’ai besoin de la couleur blanche, dans un moment où l’on me présente les sept rayons séparés, je présente ma lentille u faisceau de ces rayons, je les réunis, par ce moyen, et j’ai, au foyer de cette lentille, un petit cercle de couleur blanche. Et si, au moment où j’ai besoin des sept rayons primitifs séparés, ou de quelques-uns, je n’ai qu’un rayon de lumière blanche, je le recois sur mon prisme, qui, réfractant inégalement les différentes parties, les sept parties de cette lumière composée, les écarte suffisamment les