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Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/50

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unes des autres, pour les rendre toutes sensibles, distinctes, et me donne ainsi les sept rayons séparés.

Voilà donc déjà deux effets que nous pourrons obtenir à volonté, grâce à l’analyse de Newton ; analyse qui n’est autre que la méthode même de Bacon, dont il fut le premier disciple.

Il en seroit de même de tout autre effet, soit physique, soit moral, soit politique ; ou plutôt cette analyse seroit encore plus nécessaire dans des sujets qui nous intéressent davantage, et qui sont infiniment plus composés, tels que ceux qu’envisagent la morale et la politique.

Si nous avions assez de courage et de constance pour suivre cette méthode si sage et si sûre dans toutes Les circonstances où nous le pouvons, nous gagnerions deux grands points : l’un, de savoir au juste ce qui nous est vraiment nécessaire ; l’autre, de trouver des moyens certains et faciles pour nous le procurer à volonté. Nous serions donc moins incertains dans nos opinions, moins irrésolus ou inconséquens dans notre conduite ; plus mesurés dans nos projets, plus souvent heureux dans nos tentatives, moins fréquemment irrités ou découragés par les mauvais succès et le sentiment de notre impuissance ; enfin, plus souvent contens des autres et de nous-mêmes. Chacun pourroit, à l’aide de cette méthode, se transformer lui-même en homme rai-