Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/75

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dont il est facile de s’assurer en analysant ce second cas comme le premier.

Si les raisonnemens précédens paroissoient trop composés à quelques-uns de nos lecteurs, ils pourroient s’en tenir aux deux suivans, qui sont beaucoup plus précis.

1°. Plus Un espace est plein, plus le mouvement y est difficile ; donc si un espace étoit parfaitement plein, le mouvement y seroit infiniment difficile, c’est-à-dire impossible, l’hypothèse du plein absolu de Descartes semble donc n’être qu’une absurdité,

2°. D’ailleurs, pour pouvoir supposer le plein absolu, il faut supposer en même temps que les plus petits élémens de la matière sont de quelqu’une de ces figures régulières qui peuvent seules remplir exactement un espace ; ou, si on les suppose inégaux, que Les uns sont taillés et mesurés de manière à remplir juste les espaces laissée vuides par les autres ; supposition extravagante.

Ainsi, soit qu’on envisage les corps mêmes, où leurs mouvemens, le plein absolu est impossible.

Les philosophes, infatués de cette hypothèse, aperçoivent eux-mêmes, de temps à autres, ces difficultés ; mais plus souvent encore, ils les perdent de vue : après avoir supposé le plein parfait, quand ils se mêlent d’expliquer les phénomènes de détails, oubliant leur première supposition, ils sup-