posent le vuide sans s’en apercevoir ; et c’est par cette inconséquence même que, dans leurs explications, ils paroissent conséquens.
Mais, si le système du plein absolu est sujet à des difficultés insurmontables, celui du vuide n’en est pas entièrement exempt. Car si, dans quelque, partie de l’univers, se trouvoit un grand espace absolument vuide, la loi générale des fluides étant qu’ils tendent à se répandre uniformément, et se portent toujours vers les points où ils éprouvent la moindre pression, la moindre résistance, l’espace supposé vuide ne le seroit pas long-temps, tous les fluides des espaces environnans s’y porteroient aussi-tôt et l’auroient bientôt rempli. Ainsi le vuide absolu dans de grands espaces est également impossible. Mais nous avons prouvé précédemment que le plein parfait est impossible. Ainsi la seule hypothèse qu’il soit possible d’admettre, c’est celle du vuide disséminé entre les parties des corps, soit solides, soit fluides. Encore faut-il supposer ces espaces extrêmement petits, et même plus petits que les dernières parties des fluides les plus subtils ; autrement ces fluides s’y porteroient encore de tous les espaces environnans, et les auroient bientôt remplis. Mais, si ces espaces vuides sont plus petits que les dernières parties des fluides les plus subtils, ce ne sont que les interstices que laissent entr’elles les dernières parties des