Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/139

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vement, l’école, d’après des observations très superficielles, l’a décoré du nom de mouvement naturel. Elle ne voyoit, à l’extérieur des corps, rien de sensible et de frappant qui pût produire un tel mouvement ; voilà sans doute pourquoi elle l’a cru naturel et inné dans les corps, ou c’est peut-être parce qu’il est perpétuel. Mais, s’il l’est en effet, doit-on

    Les faits tendans à prouver que tous les corps compris dans les limites du globe terrestre, et mème le feu, sont pesans, renferment tous une équivoque, et ne sont rien moins que concluans, Ils prouvent seulement la pesanteur des corps qui étoient dans l’état d’ignition, lorsqu’on les a pesés. Mais avant de chercher si le feu est pesant, je demande, moi, si le feu existe ; c’est-à-dire, si c’est une certaine substance particulière dans laquelle résident les propriétés que nous attribuons à ce que nous appelons le feu, et dont nous attachons l’idée à un mot, dont il nous seroit impossible de donner une vraie définition ; ou si ce n’est qu’une certaine espèce de mouvement dont une infinité de corps seroient susceptibles. Or, cette question n’est rien moins que décidée, je ne sais même si Boërrhave a pensé à se la proposer.