Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/144

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blent cette union à laquelle ils tendent naturellement.

Trois principales causes peuvent lier (diminuer ou détruire) ce mouvement ; savoir : la torpeur (l’inertie) des corps, le frein de la substance dominante dans le composé, et le mouvement extérieur. Quant à ce qui regarde l’inertie des corps, nul doute qu’il n’y ait, dans tous les corps tangibles, une sorte de paresse[1] susceptible de plus et de moins, une certaine horreur du mouvement ; horreur telle que, si l’on n’a soin de les éveiller, pour ainsi dire, et de les exciter, contens de leur état actuel, ils aiment mieux demeurer tels qu’ils sont, que se remuer un peu pour être mieux[2]. Or,

  1. Elle est proportionnelle à la quantité de matière puisque, pour mouvoir un corps dont la masse est double, il faut une force ou quantité de mouvement également double.
  2. En vertu de la force d’inertie, un corps qui est en repos tend à y rester, et un corps qui est en mouvement tend aussi à y rester et à continuer de se mouvoir d’un mouvement uniforme, suivant