Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/161

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recèlent un œil, un nez, un foie, etc, dans les sucs de la terre se trouvent cachées la feuille, la fleur, etc. et de même qu’un sculpteur, en retranchant d’une masse grossière de bois ou de pierre tout le superflu, et le rejetant, en tire ainsi la forme d’une feuille, d’une fleur, d’un œil, d’un nez, d’un pied, d’une main, etc. de même aussi cet archée, ou ce sculpteur interne qu’il suppose, tire des alimens, par voie de séparation et de rejection, chaque membre et chaque partie ; voilà ce qu’il prétend[1]. Mais, aban-

  1. Je crois que l’invention de cet archée, espèce d’âme amphibie, tenant de l’esprit et de la matière, que les réveurs de ce temps-là logeoient dans le pilore, et que Fabre, notre contemporain, a domicilié dans le plexus solaire ; que cette invention, dis-je, appartient à Vanhelmont, et non à Paracelse ; du moins, on l’attribue ordinairement au premier. Si le corps humain est tout animé, ce qui l’anime doit être répandu dans toutes ses parties et n’avoir point de siège particulier, de chef-lieu ; à moins qu’on ne suppose qu’il y a, par exemple, dans telle partie, une pinte d’âme, dans telle