Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/190

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cette tendance que tous les corps extrêmement condensés ont horreur du mouvement, et que, pour toute détermination, ils ont celle de ne se point mouvoir. L’on a beau les exciter, les agacer d’une infinité de manières pour les engager à se remuer, néanmoins ils conservent leur nature autant qu’il leur est possible. Que si enfin l’on parvient à les mettre en mouvement, ils ne cessent de travailler pour recouvrer leur repos, qui est leur état naturel, c’est-à-dire, qu’ils tendent de toute leur force à ne se plus mouvoir ; et quant à ce dernier point, pour l’obtenir, ils ne manquent pas d’activité ; ils tendent à ce but avec assez de légèreté et de rapidité, comme ennuyés et impatiens de tout délai à cet égard[1]. Or,

  1. Je ne sais si notre auteur, au lieu d’appliquer à la physique tous ces termes moraux, n’auroit pas mieux fait de transporter dans la morale l’observation physique qu’il fait ici. En effet, il est une certaine activité turbulente qui passe pour diligence, mais qui n’est rien moins que ce qu’elle