Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/323

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tant qu’il est possible, toutes les observations et toutes les expériences.

C. Du dilemme. Cette note et la suivante se rapportent à tous les aphorismes où il est question de causes combinées, et principalement aux exemples de la croix, aphorisme XXXVI. Le dilemme est un syllogisme dont le sujet ou l’attribut étant composé, on divise l’un ou l’autre, ou tous les deux, en leurs parties essentielles, et où, après avoir prouvé successivement que l’attribut de la question convient ou ne convient pas à chaque partie du sujet, on conclut que cet attribut convient ou ne convient pas à la totalité de ce sujet : ou bien dans lequel, après avoir divisé l’attribut en ses parties essentielles, et prouvé successivement que chacune de ces parties convient ou ne convient pas à ce sujet, on en conclut que la totalité de cet attribut convient ou ne convient pas à ce sujet.

Par exemple, si l’on vouloit prouver que tous les lettrés sont injustes, on pourrait les réduire à deux classes ; savoir : à ceux qui réussissent et à ceux qui ne réussissent pas ; et après avoir prouvé que ceux qui réussissent abusent de leurs succès, en prenant tous leurs avantages sur ceux qui ne réussissent pas, et en les tyrannisant ou les livrant au mépris général, et que ceux qui échouent, s’en prennent à ceux qui réussissent ; l’on concluroit absolument que tous les lettrés sont injustes. Ici c’est le sujet qui a été divisé.