Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/445

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voir que lorsqu’il y a entre l’œil et l’objet une certaine distance ; mais plus le corps sonore est près de l’oreille, plus le son est aisé à entendre. Cependant il est sur ce point deux espèces d’erreurs où l’on peut tomber aisément. Voici la source de la première : la lumière étant absolument nécessaire à la vision, lorsqu’un objet touche la prunelle au point de la couvrir tout-à-fait, comme alors il intercepte la lumière, la vision ne peut avoir lieu. Or, j’ai ouï dire à un personnage digne de foi, dont un œil avoit été affligé d’une cataracte, qu’il avoit vu très clairement et très distinctement cette aiguille d’argent qui servoit à l’opération, au moment où on l’introduisoit dans son œil pour abattre la membrane de la cataracte. Or, s’il put ainsi la voir, ce fut parce que cette aiguille, qui étoit beaucoup plus petite que la prunelle, n’interceptoit que fort peu la lumière. L’autre erreur a pour principe cette différence entre les actions des deux sens que nous comparons. Les rayons qui viennent de