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Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/446

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l’objet visible, frappent l’œil presque immédiatement, et sans l’interposition d’aucune distance ; an lieu que la cavité de l’oreille met un intervalle entre le son et cette partie de l’organe qui est le siège propre de l’ouïe. Quoi qu’il en soit, il paroît que ces deux espèces de sensation exigent une certaine distance entre l’objet et la partie sensible de l’organe.

273. Les objets visibles affectent plus promptement leur sens respectif, que les objets sensibles à l’ouïe ; par exemple, dans un coup de tonnerre, on voit l’éclair avant d’entendre le bruit ; dans un coup de canon, on voit la flamme avant d’entendre le bruit de l’explosion ; et lorsqu’un homme fend du bois, avant d’entendre le bruit du premier coup, on le voit relever le bras pour donner le second. Ces exemples que nous proposons, nous les avions déjà allégués ; mais c’est ici leur véritable lieu.

274. Mon sentiment est que les sons transmis à l’ouïe subsistent plus longtemps dans l’air que les images transmises