Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/130

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l’on sait que les bègues sont ordinairement très colères et très bilieux ; l’effet de la colère, et en général de la bile, étant de rendre la langue sèche[1].

    uns de leurs disciples, qu’il existe une relation entre ces deux choses, sécheresse de la complexion et sagesse ; opinion qui n’est pas tout-à-fait dénuée de fondement. Chacun sait, par sa propre expérience, qu’un rhume rend presque entièrement incapable d’une méditation soutenue ; il semble qu’un imbécile, un sot, soit un homme dont le cerveau est habituellement surchargé d’humidité, et dont l’esprit est toujours enrhumé : mais, pour donner de la solidité à ce principe, qui n’est rien moins que général, il faut le limiter ; car l’effet ordinaire d’une complexion extrêmement sèche, est la turbulence de l’esprit et la violence du caractère.

  1. Le bégaiement paroit avoir deux causes principales : la mauvaise conformation des instrumens de la parole, et la confusion des idées, qui peut aussi être produite par deux causes opposées ; savoir : au physique, une chaleur, ou un froid excessif ; et au moral, la colère, la joie, etc. ou la crainte, la honte ; etc.