Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/20

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ici que par occasion, et à mesure que nous y serons conduits par l’ordre naturel de notre sujet. Nous croyons devoir, pour le présent, commencer par la maturation des boissons, vu l’analogie et l’étroite relation de ce sujet avec celui que nous venons de traiter ; je veux dire avec les moyens de clarifier les liqueurs.

313. La maturation d’une boisson (liqueur) est opérée par la réunion et la concentration des esprits, qui est l’effet d’une concoction ou digestion plus parfaite des parties grossières et tangibles. Cette opération peut être facilitée et accélérée par les mêmes moyens que la clarification dont nous venons de parler. Il faut cependant observer qu’à force de clarifier les liqueurs, on finit par rendre les esprits si obtus[1], qu’ils perdent toute leur activité, et qu’alors la liqueur, qui doit avoir un peu de sêve

  1. L’original dit, si polis, si lisses ; il suppose que l’action des liqueurs acides ou spiritueuses dépend de la forme aiguë de leurs parties.