Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/208

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selon toute apparence ces fruits perdroient un peu de leur qualité. Généralement parlant, on choisit pour la greffe une espèce qui a moins de sève que celle de l’ente ; par exemple : on greffe le pommier franc sur un sauvageon de la même espèce, le poirier sur l’épine, etc. Cependant j’ai ouï dire que, dans les pays-bas, on s’étoit avisé de greffer un rejeton de pommier sur un trognon de chou[1], et qu’on avoit obtenu, par ce moyen, des pommes fort grosses, et d’une saveur très fade, dont les pépins, mis en terre, donnèrent, non des pommes, mais des choux[2] ; il faudroit essayer aussi de greffer le pommier, le poirier, etc. sur le saule, le peuplier, l’aune, et même sur l’orme, ou sur le

  1. D’insérer un scion de pommier dans un trognon de chou.
  2. Puis la graine de ces choux donna des ortolans, qui, étant greffés sur une huître à l’écaille, donnèrent une trompette marine. Quand on ne greffe pas sur l’expérience ; on ne cueille que des sottises.