Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/355

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568. Les anciens ont observé que la neige même, fortement pressée et ensuite putréfiée, produit certaines plantes qui sont toutes amères ; entr’autres celle qui, dans la langue des Latins, étoit connue sous le nom de flomus, et qui aujourd’hui l’est en Angleterre sous celui de moth-mullein. Quoi qu’il en soit, il est certain qu’on trouve quelquefois dans la neige, des vers assez semblables aux vers de terre ; et dès-lors il n’est pas impossible qu’elle produise aussi des plantes.

569. D’autres anciens assurent que certaines plantes naissent de la pierre même ; ce qui est d’autant plus croyable, qu’on trouve quelquefois des crapauds dans l’intérieur des pierres de taille, On sait aussi que des cailloux qui n’ont pas été remués depuis long-temps, se couvrent de mousse[1]. On voit aussi la pariétaire et d’autres plantes à fleur, croître

  1. Comme semble l’annoncer ce proverbe si ancien parmi nous : Pierre qui roule n’amasse pas de mousse.