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Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/465

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pent, quoi qu’en puissent dire certains agronomes de l’antiquité, qui attribuent de bons effets à ces hivers si doux.

663. Les années où il tombe beaucoup de neige, et où elle séjourne long-temps sur la terre, sont ordinairement très bonnes ; car, en premier lieu, elle fomente la chaleur naturelle de la terre et conserve toute sa force. En second lieu, elle l’humecte beaucoup mieux que ne pourroit le faire la pluie[1] ; car la terre, en se pénétrant de l’humor de la neige, le pompe doucement, et comme si elle suçoit une mamelle. En troisième lieu, ce genre d’humor est beaucoup plus atténué et plus délicat que celui des pluies ; c’est, en quelque manière, l’écume des nuages aqueux[2].

  1. Elle l’humecte, sans la détremper excessivement, et sans la convertir en boue ou en pâte.
  2. Il paroit que la neige se forme par la congélation d’une eau qui ne s’est pas encore ramassée en gouttes, et qui se trouve alors disséminée entre les parties de l’air.