Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/86

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respondent à ces deux principes, sont l’air et l’eau ; enfin, leurs analogues, dans l’ordre supérieur, sont la substance même des étoiles et le pur éther qui remplit ces intervalles immenses qu’elles laissent entr’elles. En effet, quoique les deux substances de chacun de ces couples, par les qualités de leurs élémens primitifs, diffèrent beaucoup de celles des autres couples, elles ne laissent pas d’avoir avec elles beaucoup d’analogie, sur-tout par rapport à leur destination. Car, de même que le soufre et le mercure sont les deux principes élémentaires des métaux, l’eau et l’huile sont aussi les deux principaux élémens des animaux et des végétaux, et semblent ne différer l’une de l’autre que par leur degré de maturation et de concoction[1]. La flamme, sui-

  1. Ainsi, en se prêtant un peu à ces suppositions très gratuites, on peut dire que l’huile est une eau cuite ; la terre, une eau sèche (à force d’être gelée) ; l’eau, une huile crue, ou une terre fondue ; l’air, une eau extrêmement dilatée, etc. etc. car, lorsqu’on marche au hazard, en s’arrêtant de bonne heure, on s’égare moins.