Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/93

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tant. Mis sur un corps noir, il paroît d’un noir vague et semé de taches vertes. L’air n’est pas son unique aliment, comme on le croit communément, mais seulement le principal ; et il se nourrit aussi de mouches, comme nous le disions plus haut, Cependant des observateurs assez attentifs, qui ont gardé pendant une année entière des animaux de cette espèce, ne les ont jamais vu avaler autre chose que de l’air, Il est bon d’observer en passant, qu’au moment où ils avalent cet air, leur ventre s’enfle, et leurs mâchoires se ferment ensuite : ils ne les ouvrent ordinairement que lorsqu’ils se tournent vers le soleil. Une tradition tirée du répertoire de la magie, et qui mérite peu qu’on s’y arrête, nous dit qu’on peut, en brûlant un caméléon sur le-toit d’un édifice ; exciter des orages ; ce qui n’est qu’une conséquence de certaines opinions sur les sympathies ; conséquence aussi imaginaire que les principes dont on la déduit : cet animal, disent-ils, ne vivant que d’air, il est évident qu’il doit avoir la plus gran-