Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/135

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Observation relative au chatouillement.

766. Il est, dans le corps humain, des parties plus sensibles que toutes les autres au chatouillement ; telles sont la

    férieur et frappé oppose au corps supérieur qui le frappe, est une vraie force, puisqu’il faut une force positive pour la surmonter : elle a donc besoin d’un certain temps pour exercer son action, ou pour faire sentir son effet. Donc, si cette résistance du corps frappé ne fait sentir son effet au corps frappé, qu’un certain temps après que celui-ci lui a fait sentir le sien, l’effet de cette résistance sera tout-à-fait ou presque nul ; et un corps d’une très petite masse, mais mu avec une très grande vitesse, produira un très grand effet sur un corps d’une très grande masse, et qui auroit été capable de lui opposer une fort grande résistance, s’il avoit eu le temps de lui résister. Mais tout ce raisonnement, quelque spécieux qu’il puisse être, porte visiblement sur une supposition absurde ; car nous avons fait voir dans la note précédente, et dans une infinité d’autres, que la résistance du corps frappé est une condition absolument nécessaire pour la communication du mouvement. Donc le mouvement du corps frappant ne peut être communiqué au corps frappé, avant que celui-ci lui ait résisté ;