Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plante des pieds, les aisselles et les flancs. La cause de l’extrême susceptibilité de ces parties est d’abord le peu d’épaisseur de la peau dont elles sont

    il n’est même qu’une suite de cette résistance ; et il lui succède plutôt qu’il ne la prévient. Voici une explication un peu plus satisfaisante que la sienne. Dans la percussion, le corps frappant met en vibration les petites parties du corps frappé ; il ne peut les mettre en vibration, sans diminuer, du moins dans le moment, l’effet de leur force de cohésion, ou, ce qui est la même chose, sans les détacher un peu les unes des autres. Donc la percussion facilite plus leur séparation, que ne le feroit la simple pression. Ainsi, les quantités de mouvement étant égales, lorsqu’il s’agit de diviser, de décomposer, de détruire, la vitesse vaut mieux que la masse ; vérité importante qui s’applique aussi aux sociétés humaines ; pour les décomposer et les pulvériser, il faut recourir à la fulminante activité des Alexandres, des Césars, ou de leurs singes ; ces âmes toutes de feu étant nécessaires dans ce seul cas, et des fléaux dans tout autre cas. Ainsi, il faut appeler ces grands hommes quand tout va mal, et les chasser quand tout va bien.