Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ve, et de la rapidité de son cours ; car une eau coulante s’évapore moins vite qu’une eau stagnante[1], ou encore de

  1. Il sembleroit au premier coup d’œil que ce devroit être le contraire. Lorsqu’on dirige un courant d’air sur une masse d’eau, elle s’évapore beaucoup plus vite ; et l’on sait que les vents naturels produisent le même effet parce que, dans ces deux cas, un plus grand nombre de portions d’air sec (qu’on peut regarder comme autant d’éponges sèches), touchent et lèchent, pour ainsi dire la surface de cette eau. Or, que l’air se meuve contre l’eau, ou que l’eau se meuve contre l’air, n’est-ce pas à peu près la même chose, quant au mouvement et à ses effets ? Non, sans doute, peut-on répondre ; car, dans le premier cas, l’air, en pressant l’eau et en s’appuyant dessus doit agir avec plus de force sur ce fluide au lieu que, dans le second cas, l’eau fuyant, pour ainsi dire, devant l’air ou glissant sous ce fluide, échappe ainsi à son action, et ne lui laisse pas le temps d’agir. D’un autre côté, une eau coulante essuie une infinité de grands et de petits chocs qui la font jaillir et se répandre en gouttes imperceptibles dans la masse d’air supérieure et contiguë ; ce qui doit accélérer son évaporation. Ainsi, nos explications nous jetant tantôt à droite, tantôt à gauche, et