Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/147

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rompre. Ainsi, la première précaution à prendre est de garantir le corps à conserver, du contact de l’air ; fluide qui mine, pour ainsi dire, peu à peu tous les corps exposés à son action, et qui, avec les esprits qu’ils renferment, concourt à leur dissolution. En second lieu, il faut éloigner avec soin du corps à conserver, toute substance avec laquelle il a de l’affinité, et ne le mettre en contact qu’avec des corps d’une nature tout-à-fait différente. Car il est clair que, si ces corps environnans et contigus ne pouvoient rien recevoir du corps en question, celui-ci ne pourroit rien perdre, et qu’en conséquence il se conserveroit en entier ; objet qui seroit rempli, si l’on mettoit, par exemple, dans l’ambre gris ou dans le mercure, des plantes herbacées, des mouches et autres corps semblables. La troisième attention est de ne choisir pour ces expériences, que des corps qui n’aient pas assez de volume pour se corrompre spontanément ; car, si ces corps étoient très volumineux et