Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/201

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semble être le plus solide et le plus compact de tous les métaux, s’imbibe toutefois très promptement de mercure. Enfin, il paroît que ce mouvement par lequel certains corps en pénètrent d’autres, n’a rien de très violent, et semble être l’effet d’un consentement mutuel : mais quelle est la véritable cause de ce double phénomène, et à quel principe faut-il le rapporter ? C’est un sujet qui exigeroit une recherche ex-professo, et vers lequel il faut diriger tout à la fois ses observations et ses réflexions. Quant à ce joli mot de certain philosophe : que la matière est une sorte de courtisane qui se prostitue, pour ainsi dire, à tous venans, et appelle indifféremment toutes les formes ; ce n’est qu’une notion vague et hazardée. La flamme est la seule substance qui, non contente de se laisser pénétrer par un corps, veuille de plus le travailler, le surmonter, le convertir en sa propre substance, et remporter sur lui une sorte de victoire ; ou qui, lorsqu’elle se trouve la plus foible, s’étouf-