Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/251

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une altération graduelle par laquelle un corps se change en un corps d’une autre espèce, et passe de l’état de crudité à celui de digestion, qui est le dernier terme de cette action progressive et la fin de toute l’opération. Tant que le corps à convertir ou à altérer, a sur la cause efficiente qui tend à opérer cette conversion, un avantage assez grand pour résister à son action, et pour conserver, jusqu’à un certain point, sa première forme, ou texture, ce corps demeurant dans un état de crudité ou d’indigestion, toute l’action qui a lieu alors doit être désignée par cette dénomination même. Cette concoction, il est vrai, est en grande partie l’effet de la chaleur, mais non de la chaleur seule ; tout ce qui peut provoquer ou faciliter la conversion ou l’altération, comme le repos, l’addition d’une substance déjà digérée, devant aussi être regardé comme autant de causes ou de moyens de concoction. Ce genre d’action a deux périodes ou degrés ; l’une est l’assimilation ou conversion totale et absolue