Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/321

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puisse, en agissant sur cet organe, le blesser sensiblement. Car les objets qui se rapportent aux autres sens ; par exemple, les accords et les dissonances, les odeurs suaves ou fétides, les saveurs douces ou amères, les corps excessivement chauds ou excessivement froids, sont autant d’objets réellement existans, et dont l’action sur les organes respectifs est toute aussi réelle ; an lieu que la couleur noire et l’obscurité ne sont que de pures privations, et par conséquent elles n’ont point ou presque point d’action sur l’organe de la vue[1]. Leur effet, à la vérité, est d’attrister quelque peu ; impression toutefois extrêmement foible.

  1. Mais cette lumière trop forte qui blesse la vue, qui peut même rendre aveugle, et dont nous parlions plus haut, est pourtant un objet réel et positif. Cependant il peut dire que, si elle blesse l’organe, ce n’est pas par sa qualité, mais par sa quantité ; car c’est de la qualité, de l’espèce qu’il s’agit ici.