Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/39

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quantité de poissons venant du Pont-Euxin, qui, en passant de l’eau salée dans l’eau douce, sont comme enivrés, et se retournent le ventre en haut, en sorte qu’on peut les prendre à la main. On auroit peut-être dû essayer plus souvent de mettre des poissons de mer dans l’eau douce ; par exemple, dans des lacs ou des étangs ; genre d’expériences dont les résultats ne seroient pas moins utiles que curieux ; car on pourroit, par ce moyen, se procurer ces poissons tout frais, quoiqu’à une fort grande distance de la mer. Il se pourroit aussi que ces poissons, mis dans l’eau douce, y étant mieux nourris, fussent de meilleur goût et s’y multipliassent. On prétend que les huitres de Colchester, qu’on a soin de mettre dans des trous où l’eau de la mer peut entrer durant le flux, et où l’eau douce peut aussi pénétrer durant le reflux, deviennent, par ce moyen, plus grosses et plus délicates.