Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/403

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preuves qui les chargent ; l’évidence même semblât-elle déposer contr’eux. Car ces sorciers qui font illusion au vulgaire, sont souvent dupes eux-mêmes de leur propre imagination ; ils s’imaginent quelquefois faire ce que réellement ils ne font pas ; et le vulgaire excessivement crédule sur ce point, est toujours prêt à les accuser de sorcellerie, et à imputer à de prétendus enchantemens, des effets au fond très naturels. Il est bon d’observer aussi, par rapport à certains faits (qu’on lit dans des auteurs, soit anciens, soit modernes), tels que ceux qui regardent les magiciens de la Thessalie, où ces congrès de sorciers dont on parloit dans ces derniers temps, et qui sembloient constatés par l’aveu fornel des accusés mêmes, que, dans toutes ces relations de prodiges, par exemple, de personnes enlevées dans les airs, ou transformées en différens animaux, on n’attribuoit point ces effets à des enchantemens, ou à des cérémonies magiques, mais à de simples onctions sur tout le corps ; circon-