Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/418

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rende sensible, comme nous l’avons déjà observé. On prétend que, dans les lieux où elle se manifeste, elle exhale une odeur analogue à celle des pommes douces et très mûres ; ou, selon quelques écrivains, une odeur de muguet. On croit aussi que les odeurs excessivement douces de certaines fleurs, telles que le lilas, la prime-vère, la jacinthe, etc. peuvent être nuisibles dans les lieux où règne la peste, et même la provoquer.

910. La peste semble respecter les individus[1] qui se consacrent au service

  1. Parce qu’ils sont plus occupés du bien qu’ils veulent faire, que du mal dont ils sont menacés ; ce qui est le grand préservatif contre les maladies, les vices et le malheur. Au reste c’est un fait dont on a vu des preuves multipliées dans la peste de Marseilles, au commencement du dix-huitième siècle. Certains effets de la charité chrétienne (tels que ceux dont parle notre auteur) paroissent miraculeux, ou du moins fort étonnans, parce que, ce sentiment étant fort rare, ses effets doivent être aussi rares que leur cause. Cependant ils n’en sont que des conséquences très naturelles. Ce sentiment