Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/421

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une précaution fort sage que de donner de l’air à la prison, avant d’amener les prisonniers devant les juges.

912. Il est hors de doute que, si l’on peut composer, par le moyen de l’air, des substances dont les émanations aient de si funestes effets, elles doivent être extraites principalement de la chair et de la sueur humaines, putréfiées par quelque procédé particulier qui puisse affoiblir ou masquer leur odeur naturelle. Car les émanations les plus pernicieuses ne sont pas celles qui exhalent une odeur très infecte, attendu que le nez les repoussant aussi-tôt, avertit ainsi de s’en garantir ; mais bien celles qui, ayant quelque sorte d’affinité avec le corps humain, s’insinuent presque sans se faire sentir, et attaquent perfidement les esprits. Ce seroit un bien funeste secret, que celui d’une composition capable d’empoisonner une grande masse d’air, telle que celle qu’on respire dans l’intérieur des grands édifices ; par exemple, dans les églises, dans les salles d’au-