Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/518

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à faire fond sur une telle recette), il faut fixer son attention sur plusieurs points.

1°. L’onguent avec lequel on se propose de frotter l’arme, doit être composé de plusieurs ingrédiens, dont les plus étranges et les plus difficiles à trouver, sont ceux-ci : de la mousse qui croît sur le crâne d’un cadavre resté sans sépulture.

2°. De la graisse de sanglier et de celle d’une ourse qui aient été tués dans l’acte même de la génération : je soupçonne qu’on a ajouté ces deux dernières conditions pour se ménager un prétexte, au cas que le remède soit sans succès, et afin de pouvoir dire alors que l’animal n’avoit pas été tué dans le moment convenable. Quant à cette mousse dont nous parlions d’abord, on en trouveroit assez en Irlande, sur les ossemens de ceux qui ont été tués dans différentes batailles, puis entassés et laissés sans sépulture.

Les autres ingrédiens sont la pierre d’hématite, pulvérisée, et quelques autres substances douées, comme la mousse en question, de la propriété d’étancher