Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/158

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Hugon ? il pourrait nous donner de bons conseils pour nos arrangements ; il verrait en même temps ce qui pourrait manquer à notre stock de médicaments. Puis, quand, tout sera prêt, vous repartirez bien vite et vous gagnerez Majunga, où vous irez trouver le directeur du service de Santé – qui vous connaît bien, d’ailleurs – et vous lui direz : « Mon cher docteur, je viens vous informer que nous avons installé à Maevasamba, dans une situation exceptionnellement favorable, une ambulance, un sanatorium – dites un sanatorium, ça le flattera, cet homme de l’art ! – largement pourvu de tout, et prêt à recevoir vingt-six convalescents, qui y trouveront tous les soins nécessaires à leur état, sous la direction d’un excellent praticien, le docteur Hugon. Confiez-nous donc ceux de vos malades en voie de guérison qu’un changement d’air achèvera de remettre ; cela vous fera de la place pour les autres et nous nous engageons à vous rendre au bout d’un mois ou deux nos pensionnaires plus forts et plus solides que jamais. En échange, nous ne vous demandons rien du tout ; c’est pour le plaisir et pour l’honneur que nous travaillons. »

— Tiens ! mon petit, tu es un ange ! dit le vieux Daniel en embrassant sa nièce. C’est entendu ; tout ce que tu voudras, on le fera. »

Dès le lendemain matin, suivant ce qu’elle avait décidé, la future infirmière montait dans son filanzane, accompagnée de son oncle et du docteur Hugon. Celui-ci avait accepté tout de suite le rôle et la mission qui lui avaient été attribués ; depuis la mort de Mme Berthier-Lautrec, qu’il n’avait pu empêcher, ayant été prévenu malheureusement trop tard, il s’était attaché profondément à