Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/168

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Mozambique, l’opération si heureusement et si rapidement conduite de l’immersion de notre câble avait eu le don d’exaspérer nos bons amis les Anglais, qui se montraient chaque jour plus hargneux et plus hostiles.

Tout en étant ouverte aux dépêches privées, la nouvelle ligne, établie surtout en vue des besoins du Corps expéditionnaire, n’était pas encore très accessible au public civil ; non seulement le prix des transmissions était très élevé – dix francs par mot, – mais encore aucune dépêche ne pouvait être expédiée sans le visa du Général, et les messages chiffrés n’étaient pas admis.

Sur ce point, toutefois, le vieux Daniel eut assez facilement cause gagnée. En l’absence du Général, le colonel commandant la place visa tout de suite sa dépêche ; et, dès le lendemain, il recevait, par la même voie, la réponse de la maison Cassoute frères, l’avisant que l’envoi demandé serait fait par le Yang-Tsé, des Messageries Maritimes, courrier de Madagascar et de Maurice, lequel devait partir de Marseille le 23 courant.

Quelques jours après, l’Ambohimanga, l’un des petits vapeurs loués au sultan de Zanzibar pour le service du Betsiboka, arrivait de Marovoay avec vingt-cinq hommes indisponibles, c’est-à-dire profondément anémiés à la suite d’une atteinte de fièvre, et qui n’étaient guère bons qu’à être rapatriés. Or le steamer affrété la Provence venait justement de prendre la mer avec six cent cinquante-quatre convalescents de la Guerre et de la Marine, et il ne devait pas y avoir de nouveau départ pour France avant une quinzaine au plus tôt. D’autre part, l’hôpital de Majunga était comble, ainsi que le Shamrock et le Vin-Long, ce dernier récemment transformé, lui aussi, en