Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/201

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chefs ne montrèrent une sollicitude plus éclairée, un dévouement à leurs hommes plus incessant. On peut en dire autant de l’Intendance, qui s’acquitte avec beaucoup de zèle de sa mission particulièrement délicate et aussi du service de Santé. On n’attend même pas que les hommes soient terrassés par la maladie pour les entourer de soins minutieux. Les officiers ont l’ordre de veiller personnellement à ce que les soldats sous leur commandement prennent chaque jour, à titre de précaution préventive, une ou deux des pilules de quinine dont ils ont tous reçu un flacon à leur débarquement sur la terre de Madagascar. Pour les garantir en outre dans la mesure du possible des cruelles morsures des maringouins, on a distribué aux troupes des voiles moustiquaires qui s’adaptent au casque et garantissent parfaitement la figure et la nuque. J’ai écrit de ma main, sous la dictée du Général, une circulaire prescrivant et réglementant l’usage quotidien de la douche ; chaque poste devait être pourvu d’appareils à douches installés d’une façon sommaire, mais très suffisamment pratique au moyen de demi-barriques ; la même circulaire revenait sur la défense formelle de se servir d’une autre eau que l’eau filtrée, non seulement pour l’alimentation, mais encore pour les soins de propreté : interdiction non moins formelle aux hommes, en dehors d’un service commandé, de sortir de la tente ou du baraquement entre dix heures du matin et trois heures de l’après-midi, temps réservé à la sieste et au repos absolu, pendant lequel l’unique consigne est de dormir, sinon de ronfler. Vous voyez que ce ne sont pas les bons conseils ni les prescriptions pratiques qui ont manqué aux hommes, et qu’en tout cas il n’