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CHAPITRE VIII

Prise de Mavetanana


Ce fut bien autre chose lorsque, quelques jours après, le capitaine Gaulard déclara que, se sentant guéri, il avait le devoir de ne pas rester davantage à l’ambulance et qu’il comptait en partir incessamment pour aller reprendre son poste auprès du général Metzinger.

« Guéri ! lui cria le vieux Daniel, pris d’un accès de fureur qui le secouait tout entier. Ah ! vous vous sentez guéri ! Mais regardez-vous donc. Vous ne tenez pas debout. Si encore on avait besoin de vous ! Mais ce ne sont pas les hommes qui manquent, il me semble, et, si l’on doit entrer à Tananarive, on n’y entrera pas un jour plus tôt parce que vous serez là. Votre devoir ! Laissez-moi donc tranquille ; vous avez fait plus que votre devoir. Vous avez largement payé votre dette et vous pouvez sans aucun scrupule laisser à d’autres le soin d’achever la besogne que vous avez commencée. »

Le pauvre Daniel était bleu de colère. C’est que jamais l’