Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/21

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avec les indigènes. En même temps, le capitaine Marius Richard me proposa de m’acheter une partie de mes marchandises du pays, pour constituer au San Thomé un chargement de retour. Seulement les habitudes de la maison Tallard, Breton et Cie, pour le compte de laquelle il naviguait, étaient de n’effectuer ses paiements qu’à trois mois. Je ne connaissais ni la maison Tallard, Breton et Cie, ni le capitaine Marius Richard ; je risquais donc gros en acceptant. Je n’hésitai pas cependant. Sous ses allures volontiers bruyantes, surtout quand il avait bu sa double ration de rhum, j’avais deviné que Marius Richard était un très honnête homme. Je ne devais pas me repentir d’avoir eu confiance en lui ; car à la date fixée je reçus mon argent. En attendant, j’avais écoulé presque entièrement mon stock d’articles d’échange européens ; et simultanément un nouvel approvisionnement de produits indigènes m’avait été apporté de plus de vingt lieues à la ronde. J’écrivis alors à la maison Tallard, Breton et Cie, pour lui proposer de faire