Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/22

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avec elle une nouvelle opération dans les mêmes conditions que la première, en stipulant que la cargaison du nouveau bateau à moi destiné serait composée des articles qui m’étaient le plus demandés, à savoir outre les porcelaines, les faïences, la verrerie, la mercerie, la quincaillerie, la bimbeloterie, la bijouterie, les articles de Paris, qui sont de vente courante, des toileries diverses imprimées et unies – pas les trop belles qualités, car celles-ci s’écoulaient plus difficilement, – des vins et des spiritueux divers, champagne, amers, absinthe, etc., des médicaments, de l’huile d’olive, du savon, du sel marin de Marseille, du sucre raffiné, des conserves alimentaires et autres comestibles du même genre. Cette seconde opération m’ayant rapporté les mêmes bénéfices que la première, j’en fis une troisième, puis une quatrième, toujours avec la même maison ; si bien que pendant huit ans le San Thomé accomplit plusieurs voyages par an pour m’apporter une pleine cargaison d’articles d’échange, qu’il remplaçait par une autre cargaison, non moins pleine, de produits malgaches. Enfin, il y a deux ans, la maison Tallard, Breton et Cie ayant liquidé, j’achetai le San Thomé pour mon propre compte, et le brave Marius Richard passa à mon service.

Depuis ce moment, mes affaires ont pris un développement qui ne peut que s’accroître dans l’avenir. Malheureusement je commence à me fatiguer, et je prévois que d’ici quelques années je serai forcé de m’arrêter. En même temps je me demande pourquoi je me donne la peine de travailler ainsi, et pour qui. Si encore j’avais quelqu’un, un enfant, un parent quelconque, pour partager avec moi la direction et les bénéfices de ma maison de