Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/264

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Hovas, après avoir tiré quelques coups de feu, évacuent précipitamment la place, et se sauvent affolés.

De l’autre côté des monts Ambohimena, nous sommes en Imerina. Plus de hautes montagnes devant nous désormais, quelques petites collines seulement. L’air est plus vif, l’horizon plus ouvert, le sentier plus commode.

Nous repartons avec une nouvelle ardeur. Au loin, de tous les côtés, des villages incendiés qui brûlent. Quant à l’ennemi, il est toujours insaisissable. Complètement démoralisé, poursuivi sans relâche, il ne tient nulle part et se replie précipitamment sur la capitale. On nous avait parlé d’Ampotaka, de Kinajy, des monts Ambohimena comme de points de concentration des troupes hovas, où nous aurions de gros efforts à faire. Aujourd’hui on nous parle de Babay. Vous verrez qu’il en sera de Babay comme du reste.

Nous ne sommes plus qu’à soixante kilomètres de Tananarive ; soit quatre étapes, entrecoupées de deux jours de repos pour permettre aux divers groupes de la colonne de rejoindre, de façon à marcher tous ensemble en formation de combat sur la capitale.

Le 26, à Sabotsy, affaire assez chaude ; les balles pleuvent dru sur la place du Marché ; mais ça ne dure pas. Dès que notre artillerie prend la parole, c’est fini, plus personne ! Et pourtant il paraît que deux illustres personnages, Rasanjy, secrétaire du Premier Ministre, et Razanakombana, ministre des Lois, étaient descendus l’avant-veille de Tananarive pour prendre le commandement des troupes. Ils se sont fait reconduire un peu plus vite encore qu’ils n’étaient venus.

Quant à Babay, où nous devions nous heurter à des masses