Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/287

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solide ; dans les commencements, il y aura un coup de collier à donner ; mais, une fois debout sur ses pieds, la machine roulera toute seule. Eh bien ! voyons, est-ce dit ?

— C’est sérieusement que vous parlez ? demanda Georges Gaulard, un peu étourdi sous le flot de paroles du vieux Daniel.

— Tout ce qu’il y a de plus sérieusement.

— Mais c’est une fortune que vous m’offrez, à moi, que vous connaissez à peine ?

— Je vous connais assez pour être certain que, si l’affaire est bonne pour vous, elle ne sera pas mauvaise pour moi ; et c’est tout ce qu’il me faut. Donc, c’est fait ?

— Pas encore. Je vous demande de me laisser réfléchir un peu.

— Bah ! Qu’est-il besoin de tant de réflexions pour une chose aussi simple ? Je suis très pressé d’en finir avec cette question de la reconstitution de ma maison. Je ne peux plus attendre.

— Encore faudrait-il que j’aie vu mon général, pour lui expliquer la situation, lui remettre ma démission, et…

— Entendu ! Tout cela se fera en temps et lieu. Ce que je vous demande aujourd’hui, c’est de me dire que vous acceptez en principe.

— Quel homme terrible vous faites ! Assurément, votre proposition est des plus tentantes.

— Laissez-vous donc tenter alors, ou plutôt laissez-vous faire heureux et riche. Croyez-moi, quand une occasion comme celle-ci se présente, il faut la saisir au vol.

— Il est certain qu’il ne s’en rencontre pas tous les jours de semblables.