Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

bœufs et les moutons par la congélation. Mis au courant des projets de leurs parents, les enfants avaient sauté de joie ; loin de les effrayer, la perspective d’un long voyage dans des pays si peu connus les ravissait.

Enfin un beau jour Michel, tout à fait décidé, écrivit à son oncle Daniel Berthier en son comptoir de Manakarana, province du Boueni, Madagascar, qu’il le remerciait de ses affectueuses propositions, et qu’il était disposé à les accepter.

Un mois plus tard, jour pour jour, une dépêche lui arrivait par la voie de Mozambique et Aden : l’oncle, enchanté de la décision de son neveu, l’attendait impatiemment avec sa famille.

Si Michel avait hésité quelque temps avant de prendre son parti, il ne fut pas long en revanche à faire ses dispositions de départ. En moins de six semaines il eut réglé toutes ses affaires, résilié le bail de son appartement, vendu son mobilier, ses chevaux, sa voiture, sa maison de campagne de Nangis. Tout son capital réalisé, il le déposa au Comptoir d’Escompte, le seul établissement français qui ait des succursales à Tamatave, à Tananarive et à Majunga, ce qui lui permettait de garder son argent à sa disposition, sans courir aucun risque.

Le 9 avril 1893, Michel Berthier prenait congé de ses amis de Paris et partait par l’express de Marseille avec sa femme et ses deux enfants. Trois jours après, le 12, à quatre heures du soir, il embarquait sur l’Ava, des Messageries Maritimes, à destination de Tamatave.