Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dire que nous n’avons pas perdu notre temps, puisque nous avons pu nous assurer que la concession se présente admirablement à tous les points de vue. Si j’ai un conseil à te donner, c’est de procéder méthodiquement et de commencer la première année par planter des caféiers sur un plateau d’un demi-hectare environ, à proximité de la rivière d’Antsingo, de façon à pouvoir envoyer presque sans frais ta récolte dans des pirogues jusqu’à la baie de Narinda. »

Quarante-huit heures après, nos deux voyageurs étaient de retour à Manakarana. Michel retrouva sa femme et ses enfants en excellente santé. Mais Mme Berthier se reprochait d’avoir laissé son mari partir seul et commençait à s’inquiéter de son absence. N’avait-il pas été convenu qu’ils ne se sépareraient jamais, qu’ils affronteraient côte à côte les fatigues, les dangers, les difficultés de tout genre qui se rencontreraient sur leur route ? Aussi, malgré les protestations de l’oncle Daniel qui voulait que les deux femmes attendissent chez lui qu’une installation convenable leur eût été assurée, fut-il décidé qu’aussitôt que Michel aurait pu se procurer un stock suffisant de provisions et de matériaux, avec le chiffre d’hommes nécessaire pour engager les premiers travaux et construire leur future maison d’habitation, nos quatre Parisiens partiraient pour Maevasamba et s’établiraient provisoirement dans la grande case où Michel et son oncle avaient trouvé l’hospitalité. Celui-ci se chargea de procurer à son neveu et de lui envoyer directement à Maevasamba une quintuple équipe d’ouvriers maçons, charpentiers, menuisiers, couvreurs et terrassiers, sous la direction d’un architecte fort adroit, un créole de Bourbon