Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/59

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qui habitait Majunga. Ce fut aussi lui qui trouva les six domestiques indigènes qu’il fallait à Mme Berthier pour tenir sa maison, quatre Comoriens dont un parlait à peu près le français, et deux femmes makoas habituées déjà au service des Européens.

Grâce à l’intervention du vieux Daniel, toutes les difficultés s’étant trouvées aplanies comme par enchantement, les futurs colons purent se mettre en route plus tôt même qu’ils ne l’avaient espéré. Avec leurs lits, leurs literies, et leur batterie de cuisine, Michel n’emportait que des caisses de vivres et quelques meubles indispensables, se réservant de faire venir plus tard le complément de leur ameublement lorsqu’ils seraient en mesure de s’installer définitivement. L’oncle Daniel insista cependant pour joindre aux bagages de la petite caravane une pharmacie volante très complète et choisie spécialement en vue des dangers du climat.

Il parlait même d’accompagner au moins jusqu’à mi-chemin sa nouvelle famille, qu’il ne pouvait se décider à quitter ; mais Michel, en le remerciant de toutes ses bontés, s’excusa de lui avoir déjà fait perdre beaucoup de temps au détriment de ses affaires personnelles, et prit congé en promettant de lui donner fréquemment de leurs nouvelles.

Le voyage de Manakarana à Maevasamba eut lieu sans encombre, par un beau temps et une température très supportable ; aussi personne n’était-il sérieusement fatigué lorsque le soir du second jour les filanzanes s’arrêtèrent devant la grande case du village où nos colons allaient se fixer provisoirement. Comme la première fois, le propriétaire de la case ne fit aucune difficulté pour céder